Harry Potter

Les Animaux Fantastiques : Les Secrets de Dumbledore

18 avril 2022
Dumbledore

Le voilà enfin de sortie, après la crise du covid, les polémiques et autre problème domestique. « Les Animaux Fantastiques : Les Secrets de Dumbledore » est enfin dans les salles, deux ans après sa date de sortie initiale.

Mais la question que nous nous demandons tous, est si le film est à la hauteur de nos attentes ou s’il n’est pas la preuve supplémentaire que cette saga doit finir aux oubliettes ?

 Voici ce que j’en ai pensé.

Le Coming out de Dumbledore

Voilà, c’est fait. C’est dit.

Dès le tout début du film, Albus Dumbledore le dit clairement, il a été amoureux de Gellert Grindelwald. On pourrait même croire qu’il l’aime encore.

A titre tout à fait personnel, j’étais au courant de l’homosexualité de Dumbledore depuis une déclaration de J.K. Rowling en 2007/2008. J’étais ado à l’époque. Je ne l’ai donc pas pris pour de l’opportunisme lorsque l’homosexualité de Dumbledore à refait surface pour « Les Crimes de Grindelwald » presque dix ans plus tard. Ca me semblait logique d’en parler.

Mais pour moi, cet amour est à sens unique. Dumbledore l’aimait, mais Grindelwald le manipulait. Après avoir vu ce film, je me dis qu’au delà d’être à sens unique, Grindelwald avait peut-être l’ascendant sur Dumbledore. On ne manque pas de bien nous faire comprendre que oui Dumbledore est gay, qu’il a aimé Grindelwald, l’aime peut-être encore et qu’il a été idiot de le suivre dans son idéologie par amour. C’est limite s’il n’était pas écrit en filigrane : « DUMBLEDORE EST GAY ! » pendant le film. Ca fait presque 15 ans qu’on le sait, c’est bizarre de le mettre en avant de cette manière, comme si c’était tout nouveau. Mais je n’en veux pas au film de l’avoir fait.

Cette relation, les tourments de Dumbledore, le rendent plus humain et le démystifie. Dans « Harry Potter », Dumbledore avait ce côté inatteignable qui le rendait très puissant, presque divin. Cette histoire d’amour lui permet d’être plus proche des sorciers lambda.

En tout cas les personnes qui souhaitaient voir et entendre que Dumbledore est gay, ont été servies.

        Dumbledore

Johnny Depp vs Mads Mikkelsen

Je faisais partie des personnes qui avaient trouvé le licenciement de Johnny Depp injuste. Mais quand j’ai vu qui allait le remplacer, je me suis dit que ce n’était pas un mauvais choix. Mads Mikkelsen fait un bon Grindlewald. Différent certes, mais très charismatique. La seule chose qui me chagrine dans ce changement d’acteur est le changement de costume. Il y avait quelque chose d’accrocheur, de fascinant et d’effrayant dans le costume de Johnny Depp. La tenue de la version de Mikkelsen passe assez inaperçue. Je trouve cela dommage.

Qu’en est-il de l’intrigue ?

C’en est fini du principe d’un pays pour un film. Ce troisième opus aurait normalement dû se dérouler au Brésil, mais les choses ont fini par changer et l’histoire se déroule dans trois lieux différents.

Nous avons la Chine, que nous voyons à peine en début de film. Il y a Berlin en Allemagne en milieu de l’intrigue, ainsi que le Bhoutan en fin de film. Bien évidemment nous retournons au Royaume-Uni ainsi qu’aux États-Unis tout long de l’histoire.

© Warner Bros. Pictures / Giphy

Comme je l’avais dit dans mon article pour savoir si les Animaux Fantastiques est bon spin-off ou non, J.K. Rowling est un très bon écrivain, mais elle n’est pas une bonne scénariste. Et cela se ressent encore dans ce troisième opus, malgré sa collaboration avec Steve Kloves.

Alors oui, il y a du mieux. On ne se sent pas submergé par les sous-intrigues qui n’apportent rien de plus à l’histoire. Et très bonne nouvelle, certaines questions que l’on avait dans le deuxième opus ont leurs réponses dans ce troisième film.

Mais ce n’est pas encore ça.

Où sont les Animaux Fantastiques ?

Encore une fois, les animaux fantastiques ne sont pas au cœur de cette histoire. Dumbledore et Grindelwald le sont. Même Newt Scamander (Norbert Dragonneau) n’est qu’un personnage secondaire dans ce troisième film. Mais contrairement aux « Crimes de Grindelwald », Newt a une utilité. Il doit récupérer et protéger un Qilin en Chine. Une créature rare et pure, avant que Grindelwald et ses sbires ne s’en emparent. Chose qu’il réussit qu’à moitié, car le qilin qui a mis bas n’a pas mis au monde un qilin, mais deux qilins. L’un étant récupéré par Grindelwald et l’autre par Newt. Cette créature a pour faculté de décerner un être au cœur pur. Voilà pourquoi elle est utilisée lors de l’élection de sorcier à la tête de la Confédération Magique Internationale des Sociers qui se déroule au Bhoutan.

© Warner Bros. Pictures

Mais à part cet animal et un autre qui ressemble à un crabe (peut-être des manticores), les animaux ne sont pas très présents. Certes, le Niffleur et le Botruc sont de retour (pour notre plus grand plaisir), mais c’est tout. Et cela prouve encore une fois qu’il n’était pas possible de faire une saga uniquement basée sur un syllabaire répertoriant des animaux fantastiques. Les animaux ne sont pas des personnages à part entière. Ils ne sont que des fonctions qui servent l’histoire. 

© Warner Bros. Pictures / Giphy

La valse des personnages

Un petit tour et puis s’en vont. Voilà comment on pourrait qualifier le traitement des personnages dans cette saga. En plus de Newt qui a été relégué au second plan, certains personnages présents dans le second volet disparaissent d’un claquement de doigt, sans plus d’explication.

Où est Nagini ? Où est Nicolas Flamel ? Où est Minerva… Ah, non ! McGonagall est bien là, à mon plus grand désespoir. Ce personnage qui ne devait être qu’un enfant à l’époque de ce film se retrouve professeur à Poudlard. Je ne vais pas m’étaler sur l’incohérence de la présence de McGonagall dans la saga. Tout est dans mon article que vous pouvez trouver ici.

Quant à Tina… elle est totalement absente et ne fait qu’une simple apparition vers la fin du film. Pour le coup les circonstances ont fait que J.K. Rowling et Steve Kloves ont dû s’adapter, car Katherine Waterston aurait attrapé le covid durant cette période.

Dumbledore

© Warner Bros. Pictures

En plus de la disparition de ces personnages d’autres sont introduits comme Alberforth Dumbledore, le frère d’Albus, Lally Hicks, professeur de Défende contre les Forces du Mal à Poudlard (j’ai adoré ce personnage) et Anton Vogel, Ministre de la magie Allemand et actuel chef de la Confédération Internationale des Sorciers.

Dumbledore

© Warner Bros. Pictures

A quoi servent ces personnages ?

À rien ? Pendant tout le film, je me suis demandée pourquoi tous ces personnages étaient présents. Pourquoi avoir à nouveau fait appel à Jacob Kowalski ? Qu’est-ce que Lally Hicks vient faire dans cette histoire et surtout, pourquoi Yusuf Kama est là ? A part nous rappeler à plusieurs reprises qu’il vient d’une longue lignée de sang-pur de France, il ne sert strictement à rien.

© Warner Bros. Pictures

Alors bien sûr, une explication est donnée par Dumbledore. Le tout est de provoquer de la confusion chez Grindelwald lorsqu’il jettera un œil sur les actions à venir grâce au qilin qu’il possède. Mais je n’en vois pas le but. J’avais parfois l’impression que toutes les actions étaient faites dans le vent et que Dumbledore aurait pu se débrouiller seul avec Newt et Bunty, l’assistante de Newt.

Dumbledore

© Warner Bros. Pictures

Bunty est le personnage surprise et utile dans cette histoire. Très peu présente dans les « Crimes de Grindelwald », elle me fait un peu penser à Molly Hooper dans la série Sherlock. Très discrète, on peut croire qu’elle ne sert à rien, mais se révèle d’une grande utilité dans les moments les plus critiques.

On voit que la sorcière est amoureuse de Newt, alors qu’il n’a d’yeux que pour Tina et j’en suis encore à me demander pourquoi. J’ai toujours pensé que J.K. Rowling n’était pas spécialement douée pour écrire des relations amoureuses entre personnages (comme pour Harry et Ginny, par exemple). Je ne comprends pas comment Tina et Newt peuvent finir ensemble, alors qu’il ne se passe strictement rien. J’ai trouvé qu’il y avait plus d’alchimie entre Lally et Thésée (le frère de Newt), c’est pour dire.

© Warner Bros. Pictures / Giphy

Le pacte de sang

J.K. Rowling nous a habitué à la complexité de la magie. Alors pourquoi le pacte de sang s’est rompu sur un « simple » sort de Grindlewald contré par Dumbledore. On nous a fait comprendre dans « Les Crimes de Grindelwald » que oui, Albus pouvait peut-être mettre un terme à ce pacte qui les empêchait de s’attaquer l’un l’autre, mais que cela serait difficile. Alors pourquoi avoir vulgairement brisé ce pacte à peine une minute dans ce film ? 

© Warner Bros. Pictures / Giphy

Pour moi cela est une erreur. Il aurait fallu garder ce pacte jusqu’au tout dernier film. Il aurait fallu en faire une quête, pour pouvoir le briser au tout dernier moment et provoquer ce que tous les fans attendent tous : le combat final entre Dumbledore et Grindelwald.

Ce combat aurait d’ailleurs pu avoir lieu dans ce film. Mais les choses ont été ralenties à l’écran par l’écriture du scénario qui aurait immédiatement pu mettre fin à la saga.

Points positifs et frayeur évitée

En effet, il y a eu des points positifs dans ce film, comme son esthétisme.

Le film est beau et agréable à regarder. Les effets spéciaux sont vraiment bien faits. J’adore les tenues des personnages dans cette saga, même si cela parait un peu moins authentique et magique que dans la saga Harry Potter. Les sorciers s’habillent comme des moldus. Mais ça ne me dérange pas.

Les combats sont bien chorégraphiés. J’ai beaucoup aimé l’affrontement entre Dumbledore et Croyance qui se déroule dans un espace parallèle qui protège le monde extérieur des sortilèges lancés. Cet affrontement montre la puissance de Croyance, même s’il n’est pas plus puissant que Dumbledore et que le jeune sorcier se meurt.

© Warner Bros. Pictures / Giphy

Les Secrets de Dumbledore

Les secrets de Dumbledore n’en sont pas vraiment. Albus révèle à Newt ce qui s’est passé le soir où sa sœur Ariana est morte. Il révèle également qu’elle était un obscurial, une théorie qui avait circulé chez les fans et dont j’avais déjà parlé. Mais parmi les nombreuses rumeurs, il y avait celle qui disait que Croyance était son fils. J’avais immédiatement été contre cette théorie. Pour moi cela ne pouvait pas être possible, tout comme il était impossible que Croyance soit le frère d’Albus, puisque leurs parents n’étaient pas en capacité d’avoir un autre enfant à la période où Croyance était né. L’un était en prison et l’autre était morte.

Les frères Dumbledore – © Warner Bros. Pictures

J’avais donc croisé les doigts, espéré très fort que Grindelwald mente à Croyance pour mieux le manipuler. Et c’est ce qui est arrivé. Car même si Croyance est bien un Dumbledore, il n’est pas le frère d’Albus, mais le fils d’Alberforth. Et vous ne pouvez pas savoir à quel point cette révélation m’a fait plaisir.

© Warner Bros. Pictures / Giphy

Je n’aurais vraiment pas supporté que Croyance soit le frère d’Albus et Alberforth. Cela aurait remis en question beaucoup choses dans la saga Harry Potter et je n’aurais pas supporté une incohérence de plus, après l’apparition de McGonagall dans cette saga.

De toute façon, Minerva McGonagall est chez « les Animaux Fantastiques » ce que l’épilogue est dans la saga « Harry Potter » à mes yeux : Elle n’existe pas.

Je regrette cependant de ne pas avoir assez d’interaction entre Croyance et Alberforth, même si j’ai aimé le « Always » qu’Alberforth a répondu à Croyance lorsqu’il lui a demandé s’il lui arrivait de penser à lui.

Jacob et Queenie

Après l’évolution du couple que forme Jacob et Queenie dans « Les Crimes de Grindelwald », j’avais hâte de voir comment ces deux-là seraient traités dans la suite. Et j’ai aimé. Ces deux personnages m’ont fait de la peine dans ce film. On voit un Jacob déprimé et qui ne souhaite qu’une chose, être avec Queenie et cette dernière se rend compte de son erreur après avoir suivi Grindelwald. Elle sait qu’elle a été manipulée par le discours intense qu’il avait prononcé dans le film précédent. Mais elle semble rester auprès de lui pour protéger ceux qu’elle aime.

Ils finissent tout de même par se retrouver et même se marier. Cepandant une question se pose : Les mariages entre sorciers et Non-Maj, sont-ils maintenant autorisés aux Etats-Unis ? Ou est-ce une incohérence de plus au sein même cette saga. Étant donné qu’ils se marient dans la boulangerie de Jacob, je pense que ce mariage est clandestin.

Dumbledore

© Warner Bros. Pictures

J’ai d’ailleurs cru qu’on aurait eu une incohérence scandaleuse lorsque Dumbledore demande à Newt de donner une baguette magique à Jacob, chose qu’on voit dans la bande originale. J’ai vraiment eu peur de ce qu’on aurait pu voir à ce propos. Mais heureusement, tout ceci n’était qu’un leurre pour tromper l’ennemi, qui était loin d’être dupe.

© Warner Bros. Pictures / Giphy

On parle quand même de Grindelwald que je considère à ce stade bien plus dangereux que Voledmort lui-même, dans sa manière de faire. Après tout, il s’est bien présenté à une élection politique. Sa candidature me fait d’ailleurs penser à celle d’Hitler. On sait tous comment cela a fini.

Harry Potter : le retour

Les références à la première saga étaient bien plus présentes dans ce film que dans les deux premiers. Ce n’était pas pour me déplaire. C’est simple, j’ai souri à trois reprises : Lorsque le logo Wizarding World est apparu au début du film, car j’y ai reconnu les baguettes, puis lorsque j’ai entendu « Hedwig’s Theme » à l’apparition de Poudlard et lorsqu’il y a eu la scène des six mallettes au Bhoutan qui est une référence direct aux sept Potter. 

© Warner Bros. Pictures

Je crois que la production a bien compris que cette saga plaisait moins et que pour attirer les Potterheads, il fallait titiller leur nostalgie. Ce n’était pas très subtil, mais cela a fonctionné.

Les Secrets de Dumbledore : une bonne suite ?

Pour moi il y a du mieux. Mais ce n’est pas suffisant. On ressent trop la patte littéraire de J.K. Rowling dans l’écriture du scénario. Elle a encore une fois créée des moments de pause et de dialogue là où l’action aurait été beaucoup plus parlante. Le film dure malgré tout près de 2h30. Ca peut paraître long, mais le problème était la lenteur qu’il pouvait y avoir dans certaines scènes. Le film manquait parfois de rythme.

Je persiste et signe : cette saga aurait dû être une série de livres avant d’être au cinéma. Cela aurait pris beaucoup plus de temps, mais on aurait énormément gagné en qualité.

Apparemment la Warner Bros. attend de voir les résultats du box office pour prendre une décision sur la suite de cette saga. Même si j’ai toujours pensé que la création de cette saga au cinéma était une mauvaise idée, j’espère qu’ils vont la continuer et la mener à son terme. Elle mérite d’avoir une fin correcte même si elle ne plait pas autant que la saga Harry Potter.

Le travail commencé mérite d’être terminé et je croise les doigts pour que J.K. Rowling s’améliore dans l’écriture scénaristique. Je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas le cas.

Et pour les personnes Potterheads qui abhorrent J.K. Rowling et prône son boycott tout en restant accrochés à l’univers d’Harry Potter et en consomment allègrement Harry Potter (paradoxe à mon sens), n’oubliez pas ceci : « Les Secrets de Dumbledore » est écrit et produit en partie par J.K. Rowling. Donc en allant voir ce film au cinéma, vous ne la boycottez pas du tout. Vous lui donnez potentiellement de l’argent et de la force et de la visibilité.

Comme le dit Dumbledore en VO « Pick your poison » : Faites votre choix.

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2 Commentaires

  • Répondre Romain 18 avril 2022 at 10 h 43 min

    Je viens de voir le deuxième film et j’ai bien aimé, même si je trouve bizarre de créer des incohérences juste pour dire aux fans « regardez qui voilà ! » comme avec le professeur McGonagall. ^^
    C’est très difficile de gérer autant de personnages, j’en sais quelque chose puisque le personnage principal de mon univers est ma bande de onze créatures ! Donner autant d’importance à tous est une sacrée tâche ! Et ça arrive hélas souvent dans des trilogies comme « Les animaux Fantastiques » ou « Star Wars » que des personnages pourtant toujours à l’écran soient mis de côté dans la deuxième ou troisième partie.
    J’ai quand même hâte de voir la troisième partie ! 🙂

    • Répondre Priscilla 18 avril 2022 at 21 h 42 min

      Oui, ce n’est pas évident d’écrire une histoire avec beaucoup de personnages, mais JKR s’en sort très bien dans la saga Harry Potter. Le problème est la différence de l’écriture scénaristique. Ecrire un scénario est quelque chose de très technique. Il faut être direct dans l’écriture et quand on n’a pas l’habitude, cela peut être très brouillon. Il y a beaucoup plus de liberté dans l’écriture littéraire.

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