Lorsque j’étais petite, je n’aimais pas « Les 101 Dalmatiens », à cause d’un seul personnage : Cruella D’Enfer. Elle me faisait peur avec son corps tout maigre et cadavérique, noyé dans cette immense fourrure jaune et ses cheveux avec un côté noir et l’autre blanc, sans parler de sa longue et impressionnante cigarette. Après la sorcière de Blanche-Neige et celle de la Belle au Bois Dormant, Cruella était le troisième personnage sur la liste à me terroriser.
J’ai pourtant changé d’avis grâce au film live-action des années 90 et à Glenn Close. Le fait d’avoir vu ce personnage être interprété par un être humain, l’a rendu beaucoup moins effrayant à mes yeux. Cela m’a permis d’apprécier « Les 101 Dalmatiens » à sa juste valeur.
Tout comme j’ai apprécié ce prequel.
Oui, je ne vais pas tourner autour du pot, j’ai beaucoup aimé ce film. Pourquoi le cacher ?
Cruella de Craig Gillespie (réalisateur de « I, Tonya« ) est donc le prequel des « 101 Dalmatiens » et raconte comment Estella Miller (Emma Stone), jeune anglaise qui souhaite devenir créatrice de mode, est devenue la Cruella d’Enfer que nous connaissons tous.
Dès le départ, on nous décrit la petite Estella comme une fille pas comme les autres, un brin rebelle avec un goût assuré pour la mode. Mais tout bascule le jour où sa mère se fait attaquer par des dalmatiens, qui la jettent du haut d’une falaise. Estella devient donc orpheline (comme beaucoup de héros et d’héroïnes chez Disney).
Dix ans plus tard, Estella est une voleuse et arnaqueuse hors-pair, mais ne rêve que d’une chose : devenir styliste chez Liberty. La jeune femme va se faire remarquer par la créatrice la Baronne von Hellman (Emma Thompson). Estella ne se rendra pas compte à quel point cette rencontre lui sera plus que décisive. Entre révélation et vengeance, Estella fera très vite place à Cruella, beaucoup moins scrupuleuse et prête à tout pour parvenir à ses fins.
J’ai adoré Emma Stone dans le rôle de Cruella. J’ai trouvé qu’elle l’incarnait très bien. Elle a une manière de faire assez exagérée dans la gestuelle et dans l’accent britannique, qui permet de rendre le personnage attachant, mais également excentrique. Je ne suis pourtant pas une grande fan des acteurs américains choisis pour jouer des personnages britanniques, mais je me suis habituée à l’accent d’Emma Stone.
L’autre Emma du film, Emma Thompson, est également géniale en Baronne von Hellman, créatrice de mode impitoyable et prête à tout pour le rester, quitte à s’attribuer le mérite de ses petites mains. Alors oui, son personnage a de faux airs de Miranda Priestly, dans « Le Diable s’habille en Prada », mais c’est tellement bien joué qu’on ne peut pas l’en blâmer. Surtout que là où l’on finissait pas « apprécier » Miranda, on continue de détester la baronne jusqu’au bout. Merci Emma Thompson pour son interprétation.
Nous faisons également la connaissance de Jasper (Joel Fry) et Horace (Paul Walter Hauser), jeunes. Les deux vauriens, voire stupides larbins de Cruella dans « Les 101 Dalmatiens ». On les aime dans ce film. Ils sont drôles et attachants. Horace et Jasper adorent vraiment Estella. Ils pourraient faire n’importe quoi pour elle et ils le font. Mais ils n’apprécient pas son alter ego, Cruella : froide, antipathique, méprisante. On pourrait donc se demander comment ils sont parvenus à faire toutes ces choses pour Cruella, à savoir kidnapper une centaine de chiens pour en faire un manteau de fourrure.
Les deux autres choses que j’ai adorées sont les costumes et la musique. Le film se passe dans les années fin 70, début 80, en pleine période punk/rock. On sent que les costumiers se sont amusés à créer les tenues d’Emma Stone et d’Emma Thompson. Elles sont toutes aussi excentriques pour Stone qu’elles sont « classiques » pour Thompson.
Leurs tenues les mettent en parfaite opposition. L’une représente le futur alors que l’autre représente le passé. Mais malgré cette opposition, les deux personnages se ressemblent. La baronne le dit elle-même, elle retrouve un peu d’elle en Cruella et à raison, puisqu’Estella s’avère être sa fille dont elle avait ordonnée au personnage de Mark Strong de se débarrasser et que la baronne est responsable de la mort de sa mère adoptive.
La musique est également top et donne du rythme à ce film qui dure 2h14. On y trouve Supertramp, Bee Gees, The Clash, Blondie ou encore Nina Simone.
Il y a cependant une chose que je n’ai pas appréciée. Ce sont les animaux en 3D. Cela se voyait à des kilomètres que les dalmatiens n’étaient pas réels et ça piquait les yeux. C’est vraiment dommage.
Il y a maintenant une question qui me turlupine. Après avoir vu la scène post-générique qui annonce le remake des « 101 Dalmatiens » avec Anita, Roger, Ponga et Perdita, je me suis demandée comment Cruella en était parvenue à vouloir un manteau en peau de dalmatiens, après ce qu’elle avait traversé tout au long du film.
Cruella/Estella aime, si ce n’est les animaux en général, les chiens. Le film a bien voulu nous faire croire qu’elle détestait les dalmatiens en particulier à cause de ce qu’ils avaient fait à sa mère, mais elle finit au final par les adopter. Donc, comment Cruella est-elle devenue amoureuse de la fourrure ? Vont-ils être capable chez Disney de faire de Cruella une inconditionnelle de la fourrure ?
J’espère que oui, car Cruella d’Enfer qui ne porte pas de fourrure, Cruella d’Enfer qui n’est pas prête à tout pour de la fourrure, ce n’est pas Cruella d’Enfer. C’est Estella Miller.
Après tout cela, je me suis dit qu’en réalité Cruella/Estella n’est pas méchante. Elle est tout simplement folle. Et avec une mère biologique telle que la baronne, comment aurait-il pu en être autrement ?
Si vous aimez Londres, le rock, la mode et une touche de folie, je vous recommande Cruella de Craig Gillespie.
8 Commentaires
Je ne m’attendais pas à un film sur Cruella jeune. ^^
Mais tellement de personnages ont droit à des films aujourd’hui, que ce soit pour de nouvelles aventures ou pour raconter leur passé. Il y a de quoi satisfaire tout le monde. 🙂
Moi non plus, à vrai dire. Mais Disney a eu une très bonne idée avec Cruella.
Je suis assez mitigée, j’ai adoré les décors et mises en scène et surtout la BO ! L’histoire pas trop adaptée aux enfants je trouve !
Je suis tout à fait d’accord. Ce n’est pas vraiment un film pour enfant. Et c’est là, qu’on voit l’importance de regarder les bandes annonces avant d’aller voir les films, selon moi.
J’ai bien envie de le voir et je pense que je vais y aller avec ma fille (13 ans) mais pas mon fils (9 ans)
Oui, en effet, je pense que c’est une bonne idée. La signalétique en France est « Tous public » pour ce film, mais un « déconseillé au moins de 10 ans » aurait été plus prudent, je pense.
bonjour, comment vas tu? j’ai profité de la fete du cinéma pour aller le voir. la bande annonce m’avait convaincue. et tout comme toi, j’ai été enchantée. j’adore aussi les décors, les costumes, la musique… et Arty 😉 passe un bon mercredi et à bientôt!
Je vais bien merci. J’espère que toi aussi.
Ce film est vraiment super. Je n’ai pas été déçue en tout cas.