Récemment sorti sur Netflix, je dois vous dire que j’ai un peu hésité avant de regarder Enola Holmes de Harry Bradbeer.
Cela n’aurait jamais dû arriver, car j’aime beaucoup l’univers de Sherlock Holmes depuis au moins mes 18 ans si je ne raconte pas de bêtises. Et cette affection pour le détective privé de Baker Street a pris de l’ampleur à la saison deux de la série Sherlock (et oui, Benedict Cumberbatch y est bien pour quelque chose).
La raison qui m’a faite hésiter à visionner ce film réside dans le titre. Enola Holmes. Le simple fait que Sherlock Holmes ait une sœur m’a un peu refroidi dès le départ. Je n’ai jamais été fan de ça. Pour moi Sherlock a un Mycroft, un Moriarty, un Lestrade, un Dr Watson et une Irene Adler… Mais pas de sœur. Alors, imaginez ma joie de regarder un film principalement centré sur sa petite sœur…
Mais je voulais changer de point de vue, je ne voulais pas garder ce jugement que je m’étais fait et critiquer quelque chose je n’avais pas encore vu. Alors, je me suis lancée. J’ai regardé le film.
J’aime beaucoup l’ère Victorienne. J’adore regarder les films qui se passe dans l’Angleterre de la fin du XIXe siècle. J’adore les tenues des personnages, les décors. Les costumes des hommes. Qu’est-ce que je trouve ça beau.
J’ai apprécié le personnage de Mycroft (Sam Claflin). Il est assez froid, droit dans ses bottes et conservateur. Il a l’air d’un personnage acariâtre qui ne semble n’en avoir strictement rien à faire de sa petite sœur. Mais quand on observe bien, Mycroft Holmes est un homme qui sait dans quel monde il vit et dans quelle sphère il a évolué. Alors, il est clair qu’il s’y prend très mal, mais ce qu’il souhaite avant tout est le « bien-être » d’Enola, qu’elle le veuille ou non.
Je suis en revanche assez déçue de l’image de Sherlock. Je me suis toujours fait l’image d’un Sherlock Holmes qui prenait de la place, de l’espace même lorsqu’il ne parlait pas. Il avait beau être dans un coin, dans une totale observation, tout le monde attendait son avis. Mais dans Enola Holmes, Sherlock (interprété par Henry Cavill) semble totalement effacé, voire absent. Il semble quand même avoir un peu plus d’empathie pour sa sœur contrairement à Mycroft.
Petite question au passage ? Où est le Dr Watson ? Où est-il John ? Je sais bien que ce film est centré sur la famille Holmes, mais Sherlock Holmes a besoin de son John Watson ?! Je suis d’ailleurs persuadée que le caractère de Sherlock Holmes aurait été plus mis en valeur avec un John Watson pour lui donner la réplique.
Quant à Enola Holmes, étant donné que je n’ai pas lu la série de livres dont le film a été adapté « Les Enquêtes d’Enola Holmes » de l’auteur américain Nancy Springer, je ne peux pas dire si le personnage à l’écran est fidèle à celui qui se trouve dans les livres.
La seule chose que je peux dire est que j’ai apprécié l’interprétation de Mollie Bobby Brown. Elona a tendance à briser le quatrième mur pour s’adresser au spectateur afin de lui expliquer ce qui se passe.
Le personnage d’Enola ressemble plus à Sherlock qu’à Mycroft, je trouve. Elle possède peut-être un sens de la déduction plus poussé et vif que celui de son frère, et a également appris l’art du déguisement, chose qu’elle doit à sa mère Eudoria, interprétée par Helena Bonham Carter. La mère d’Elona est vue de deux manières différentes. Il y a d’abord le point de vue d’Elona qui adore sa mère, qui sait qu’elle lui a appris comment pouvoir se débrouiller dans le monde extérieur. Pour Mycroft, sa mère est une femme irresponsable et dangereuse qui a abandonné sa fille sans raison valable. La réalité est qu’Eudoria est une suffragette avant l’heure.
Le film surfe donc sur la volonté de mettre un peu plus de féminisme à l’écran, car aujourd’hui, cela semble faire recette. Alors, faire un film en y intégrant la cause féministe, c’est bien. Faire un film en mettant en avant une ado badass pour accentuer le féminisme de l’œuvre sans pour autant approfondir le sujet, c’est moins bien à mon sens. Je suis persuadée que cela est mieux développé dans les livres.
D’ailleurs, la trame principale du film, la disparition d’Eudoria, est très vite reléguée au second plan pour élucider le mystère de Lord Tewksbury, marquis dont le personnage semble un peu creux dans les débuts. Sa fonction s’avère finalement assez intéressante. Mais je trouve qu’il prend une trop grande place dans l’intrigue. La disparition de la mère d’Enola ne semble être qu’un prétexte pour survoler de la condition des femmes à la fin du XIXe siècle. Je trouve cela dommage.
Enola Holmes est un bon film pour adolescent, mais je pense que le livre dont il a été adapté doit être plus intéressant.
4 Commentaires
Je me suis arrêtée au milieu… j’adore la période victorienne aussi mais j’ai pas trop accrochée avec elle je crois. C’était un peu trop « goofy » je m’attendais pas à ça. Quand le perso ado masculin est apparu il m’a pas du tout convaincu et j’ai arrêté 🙈
C’est pour ado. C’est ce que je retiens surtout. Ca ne s’adresse pas à nous. Et pour le jeune, je me suis demandée à un moment s’il n’était pas là uniquement pour donner une sorte de « love interest » à Enola, mais apparement non. En tout cas, ça ne va pas s’arrêter là. Il y aura sûrement une suite à tout ça.
Avec toute la promo qu’ils ont fait autour du film plusieurs semaines avant sa sortie, je l’attendais avec impatience même si je ne suis pas spécialement fan de l’univers de Sherlock Holmes (j’aime pas mais je ne suis pas fan non plus). Je suis assez mitigée à vrai dire. Autant j’ai adoré les costumes et l’univers du film, les clins d’oeil à la caméra de Millie Bobby Browne, autant j’ai été super déçue de la fin très très baclée à mon goût… Et c’est un défaut que j’ai déjà remarqué à plusieurs reprises dans les productions Netflix…
Je suis d’accord avec toi à propos de la fin du film et je pense que c’est parce que la disparition de la mère de d’Enola n’est plus l’intrigue principale. Mais je ne savais pas que les fins bâclées étaient quelque chose de fréquent dans les films Netflix.