Humeur

Recherche de logement à Londres et ses surprises

22 juin 2020
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S’il y a une chose qui m’angoissait lors de mon arrivée à Londres (quand on oublie que je suis angoissée par tout et n’importe quoi), c’était la recherche d’un logement. Entre le quartier où je voulais vivre, le budget que je m’étais fixé et les critères sur lesquels je ne voulais absolument pas faire d’impasse, j’étais certaine que je ne trouverais rien dans le délai que je m’étais volontairement imposé, soit une semaine. Mais non seulement j’avais trouvé un logement dans ce délai, mais je l’avais même trouvé en moins d’une semaine ! Mais ça n’avait pas été une mince affaire.

Pour faire court, j’ai visité une quinzaine d’appartement en cinq jours. J’avais principalement trouvé les annonces sur Spareroom et Easyrommate. Certains appartements étaient très bien, d’autres convenables et les derniers étaient si insalubres, que je me demandais comment un agent immobilier pouvait présenter ça à un client.

Il y a un avis qui revenait régulièrement lorsque je faisais ma recherche de logement à Londres : Il était conseillé de ne pas forcément passer par les agences, car certaines d’entre-elles étaient peu scrupuleuses et n’avaient aucun mal à arnaquer les nouveaux venus dans la ville. Et je crois que je suis tombée sur l’une de ces agences.

Les agents qui ne connaissent pas leurs catalogues

J’avais repéré cet appartement avant même d’arriver à Londres. C’était une colocation de trois personnes dans un immeuble neuf. Il se situait à l’Ouest de Londres (Fulham Broadway) et même si ce n‘était pas dans mon quartier de prédilection, l’appartement était si bien situé que ça ne me gênait absolument pas. J’avais donc contacté l’agence qui s’occupait de cet appartement et nous nous sommes entendues sur un jour pour le visiter.

L’immeuble avait été un véritable coup de cœur tout comme le quartier. L’appartement était vraiment simple et propre, mais avait un inconvénient non négligeable : il n’avait pas de salon, ou du moins le salon avait été transformé en chambre comme dans beaucoup d’appartements à Londres (comme si les chambres n’étaient pas assez chères comme ça). Mais malgré cet inconvénient, l’appartement état pile dans mon budget et j’étais prête à le prendre.

Mais voilà, je ne suis pas de nature à m’emballer et même si cet appartement était un véritable coup de cœur, je voulais assurer mes arrières. Voilà pourquoi j’avais demandé à l’agent de me repréciser dès le lendemain le montant du loyer au mois et non à la semaine. Et c’est là que les soucis ont commencé, car le montant du loyer avait augmenté de £50 en vingt-quatre heures, ce qui était loin d’être négligeable. J’avais fait remarquer ce changement soudain à l’agent, ce à quoi elle avait répondu que le montant du loyer n’avait jamais été les £900 que j’avais vu dans l’annonce. Je sais que je peux être naïve, mais je ne suis pas stupide. Je n’aurais jamais perdu mon temps à visiter un appartement qui était hors de mon budget. Après vérification supplémentaire, l’annonce était bien à £900 et j’avais beau avoir tenté un semblant de négociation pour baisser le montant du loyer, l’agent immobilier m’avait dit que c’était trop tard et que la chambre dans la colocation avait été attribuée à quelqu’un d’autre.

Un autre agent immobilier m’avait contacté dès le lendemain et m’avait demandé si j’étais intéressée par le même appartement… pour £900 !

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En voyant ce message j’avais simplement dit à ce second agent immobilier que j’avais déjà visité la chambre libre de cet appartement, qu’il était passé de £900 de à £950 de loyer en 24 heures avant de ne plus être sur le marché. Même si cet agent avait insisté pour me dire que cette chambre était vraiment à £900 parce que le propriétaire avait voulu réduire le montant du loyer et qu’elle était toujours sur le marché, j’avais contacté le premier agent en lui expliquant la situation et en lui disant qu’ils devaient un peu mieux communiquer dans leur agence. Je n’avais vraiment pas de temps à perdre avec ça, même si l’appartement et le quartier avaient été un véritable coup de cœur pour moi.

Les lieux insalubres

Le problème avec les agents que j’ai rencontré, c’est qu’ils n’avaient aucun recul pour proposer une location, surtout quand ils savaient que c’était perdu d’avance. Il m’est arrivé de visiter des appartements totalement insalubres ou pour lesquels je n’avais même pas envie de mettre un pied à l’intérieur. Les agents avaient beau sortir des termes comme « nice », « cosy », « quiet », « affordable », quand l’endroit est crade (oui, crade !), plein de moisissure et pue littéralement avec un prix scandaleux, il faut vraiment être dans une très mauvaise situation pour accepter de vivre dans un tel endroit. J’ai été rassurée de constater que ce n’était pas mon cas.

Mais c’est la preuve qu’il ne faut pas toujours se fier aux photos qu’on voit dans les annonces de logement.

Les faux bons ou le propriétaire qui n’en a rien à f… faire

Je pense que c’est la chose qui m’a le plus agacé : qu’on me fasse faux bon ou qu’on ne réponde plus à mes messages. Je crois que ça m’est arrivé deux ou trois fois. Celle qui m’a marqué est la visite d’un appartement que je devais faire dans le quartier de Marylebone. J’avais convenu d’une heure de visite avec le propriétaire qui devait avoir lieu après mon travail. Le propriétaire avait confirmé l’heure de visite et j’avais confirmé une fois supplémentaire que je serais bien à l’heure pour visiter l’appartement. Le quartier n’était certes pas celui dans lequel je voulais à tout prix vivre, mais il était très bien. Je me suis donc rendu à l’adresse qui m’avait été donnée. Lorsque je me suis rendue compte que l‘appartement était dans une résidence et que je n’avais pas de code pour y entrer, j’ai appelé le propriétaire. Une fois, deux fois, trois fois sans avoir de réponse.

Cinq minutes plus tard, j’avais reçu un message d’une autre personne qui s’était avéré être un des colocataires qui m’avait dit que le propriétaire était venu pour la visite à 17h30 et qu’il avait décidé de quitter les lieux en ne me voyant pas arriver… Sachant que j’avais insisté sur le fait que je ne pouvais être là qu’à 18h30 (j’avais quand même vérifié si je ne m’étais pas trompée dans les horaires), pourquoi était-il venu une heure plus tôt ? J’avais encore tenté de contacter le propriétaire qui ne me répondait toujours pas, alors que le colocataire me répondait toujours par message en me proposant une autre visite la semaine suivante… ce que j’avais refusé. J’avais d’autres visites dans les jours qui suivraient et je n’avais pas envie de perdre mon temps avec un propriétaire qui n’était pas digne de confiance.

La deuxième visite qui me revient en tête est celle d’un appartement à Pimlico. Quand j’y repense, je me demande encore pourquoi j’y suis allée alors que je n’aime pas ce quartier. C’est purement subjectif. Je serai incapable de vous expliquer pourquoi je n’aime pas ce quartier, mais la seule chose que je peux vous dire c’est que je ne me sentais absolument pas à l’aise à chaque fois que je m’y rendais (et je ne m’y suis rendue que très, très rarement). Pour cette visite, qui je crois, devait être l’une des dernières que je devais faire, j’avais reçu un message en sortant du métro de la part de la propriétaire pour me dire qu’elle ne serait pas là, que ce serait l’un des colocataires qui me ferait visiter les lieux et que je ne devais poser aucune question à propos de l’appartement et du loyer, car le colocataire ne saurait pas y répondre.

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Autant dire que ça commençait très mal. J’avais à peine mis les pieds dans la résidence que j’avais déjà envie de prendre mes jambes à mon cou. L’appartement était petit, sombre et sale. La chambre n’était pas conforme à la photo, mais ce qui m’avait aussi donné envie de fuir avait été l’installation électrique qui n’était mais alors pas du tout aux normes.

Bien que la propriétaire m’avait demandé de ne pas poser de question, j’avais quand même posé les questions basiques comme le montant du loyer (pour être certaine qu’il était le même que dans l’annonce), le nombre de colocataires… Puis je suis partie. Après être rentrée chez ma cousine, la propriétaire m’avait appelé le soir-même, pour savoir si je prenais l’appartement. Elle m’avait immédiatement raccroché au nez lorsque je lui avais dit non.

Je n’avais finalement rien manqué.

L’arnaque simple

Cette arnaque était la dernière annonce à laquelle j’avais répondu… sur Gumtree. L’appartement en question semblait vraiment très bien, le quartier également (c’était à Warwick Avenue). L’appartement était vide et la propriétaire cherchait deux colocataires. Ma colocation idéale devait être composée de trois personnes, mais j’étais prête à faire des concessions là-dessus, surtout lorsque j’avais vu les photos de l’appartement. J’avais donc répondu à l’annonce en manifestant mon intérêt pour l’appartement, que j’étais prête à la rencontrer et à faire une visite de l’appartement. Et c’est là que j’ai déchanté.

La propriétaire m’avait répondu en me disant qu’elle n’était actuellement pas sur Londres, mais en Écosse pour son travail, qu’elle ne pouvait donc pas me faire la visite en personne et qu’elle n’avait pas envie de se déplacer pour rien, car on lui avait déjà fait faux bon. Je ne me suis pas méfiée sur le moment et j’ai assuré que je ne lui ferais pas faux bon, car j’avais besoin d’un logement. Je pense que c’est ce besoin qui m’a trahi et qui a permis à cette personne (je ne peux plus dire propriétaire) de me sortir un stratagème hallucinant pour me prendre de l’argent.

Cette personne voulait donc que je lui envoie le montant du loyer plus la caution via Amazon en échange des clés de l’appartement que je recevrais également via Amazon. Elle me disait également que je pouvais m’installer là et dire au bout d’une semaine si l’appartement me plaisait ou non. S’il ne me plaisait pas, je pouvais rendre les clés et cette personne me rendrait la caution et le loyer…

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Il était bien évidemment hors de question que je fasse une chose pareille.

Ce que la personne ne savait pas, c’était que je m’étais rendue à « l’adresse » qu’elle m’avait donnée. Une fois devant l’immeuble, une dame âgée m’avait gentiment demandé si j’étais perdue. Je lui ai dit que j’étais là, car un appartement était à louer. Je lui ai donné le code postal de l’appartement (car je n’avais pas l’adresse précise). Non seulement cette dame m’avait certifié que l’appartement n’était pas à louer, mais en plus, le propriétaire de l’appartement était sorti de sa voiture avec ses courses et m’avait également demandé si quelque chose n’allait pas. Je lui ai expliqué la situation et il m’a assuré qu’il ne mettait pas son appartement en location.

J’avais donc rebroussé chemin et m’étais empressée d’envoyer un e-mail à la personne qui avait voulu m’arnaquer pour lui dire que je m’étais rendue à ladite adresse, que quelqu’un semblait déjà habiter là et que j’aurais voulu avoir une explication.

Autant vous dire que j’attends toujours cette explication à l’heure actuelle. C’était il y a trois ans…

Le logement idéal

Fort heureusement, toute cette recherche s’est bien terminée, car j’ai finalement trouvé un super appartement avec une colocation pour trois personnes et dans mon quartier de prédilection (Hammersmith). Tout était clean, tout était propre, il n’y avait pas d’arnaque là-dedans.

Je suis restée plus d’un an dans cet appartement et je dois dire que c’est l’une des choses qui me manquent le plus à Londres.

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6 Commentaires

  • Répondre 3 kleine grenouilles 22 juin 2020 at 18 h 16 min

    On dirait une recherche de studio à Paris… mais en pire ! A Paris, le pire que j’ai vu, c’est le studio refait à neuf… avec la cuisine, la salle de bains et les toilettes dans une même pièce… Toujours agréable de pouvoir surveiller la cuisson de son dîner tout en allant aux petits coins…

    • Répondre Priscilla 24 juin 2020 at 18 h 54 min

      Je n’ai jamais cherché de logement sur Paris, mais si Londres est pire que ça, alors je me dis que je peux surmonter une recherche dans la capitale 🙂 Il est vrai que l’on peut tomber sur des choses improbables parfois.

  • Répondre Erika 23 juin 2020 at 9 h 31 min

    Sacrée aventure ta recherche de logement ! En même temps, quand on n’est pas dans son pays, on beaucoup plus précautionneux et méfiant, c’est bien normal. Heureuse de savoir que tu as finalement trouvé ton cocon ! Bises, Erika

    • Répondre Priscilla 24 juin 2020 at 18 h 55 min

      Exactement. Ce n’est déjà pas simple d’avoir une galère dans son pays, alors à l’étranger… Il faut faire très attention.

  • Répondre Skyler 24 juin 2020 at 17 h 52 min

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    Ahahah j’avoue que Londres, la premiere colocation, c’est toujours un peu la galere. Le fait qu’on soit étrangers pèse beaucoup aussi (puis cela se « sent » lorsque tu viens d’arriver).

    Je me souviens que lorsque je suis arrivée (il y a 3 ans), j’avais visité dans l’est. Une coloc a Stratford était DEGEULASSE. Genre déjà la personne de l’agence est pas là, une des colocs me fait visiter, j’arrive dans la chambre… du noir sur les murs. Je me suis jamais retournée aussi vite.
    J’entends encore l’agence me dire « mais on va repeindre hein ». Tu as des champignons sur les murs et tu me dis que tu vas repeindre. lol.

    J’ai pour finir trouvé (3 ème visite) une coloc dans Whitechapel donc tout s’est bien fini ?

    • Répondre Priscilla 25 juin 2020 at 13 h 36 min

      Ahah! Ton anecdote me fait penser à une autre visite que je n’ai pas décrite. Elle était similaire à la tienne. La chambre en question était affreuse et le proprio me disait à chaque problème « J’ai l’intention de repeindre/changer la moquette/changer le lit/ changer les meubles…. ». Mais quand c’est comme ça, on sait que rien ne sera fait. Il faut fuir.

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